Thème de l'année au Salon de Montigny : la barbe

Un auteur réveillé en sursaut par le bruit de l'appareil photo.

Dès ce lundi matin la boitamèl de ta Tata n'a pas désempli et nombreux ont été ses nièces et neveux qui lui ont témoigné l'étonnant thème de cette année au Salon du Polar de Montigny-les-Cormeilles : la barbe. (Peut-être est-ce d'ailleurs en écho au débat échevelé du récent festival de Roissy-en-Brie.)
"Il y avait chez les auteurs consigne de boycott du salon (*), on a assisté plutôt au boycott de la part du public", confie celui-ci. Tandis qu'un autre s'en réjouissait : "Des stars n'étant pas là, j'ai signé 60 bouquins...".
Force est de reconnaître que le salon de Montigny a été plutôt calme ce week end. Mais ce ne fut pas pour décourager les auteurs de noir toujours aussi créatifs en matière d'animation. "Quitte à se barber, on a voulu montrer qu'on était bien dans la tendance", raconte ce neveu. "D'autant que cet hiver dans le polar, le menton est velu. C'est bien pire que la grippe H1N1, ils ont l'air tous touchés. Ça tombait pile". D'où l'idée fort originale qui a été lancée de se livrer à un défilé de petits boucs. "On s'est mis à côté des bagnoles. Il n'y a pas de raison que seules les blondes à gros seins des magazines le fassent", explique cet autre qui affiche pourtant un confortable 120 bonnet B à force de se resservir dans les buffets gratos des festivals.

Toujours à la pointe fashion comme on le sait, Thierry Crifo (ci-dessus) n'a pas hésité un instant a exhiber son poil blanchi d'animal urbain testostéroné et dopé aux effluves de la night parisienne, une canette de boisson énergétique spéciale dance à la main...

... suivi de près par Jacques Mondoloni (ci-dessus) qui se dit en matière de barbe, "canal historique" et n'hésite pas à comparer les efforts de ses camarades qu'ils considèrent un peu dérisoires. "Je ne veux pas balancer, mais les petits nouveaux comme l'ami Antoine Blocier romancier citoyen (ci-dessous à gauche) sont un peu dérisoires. On voit qu'il a encore du boulot".

Un débat dans lequel ne veut pas rentrer Antoine Blocier qui avec son humour habituel, et sa rhétorique habile (il est élu de sa mairie) met en balance son "effort méritoire en un premier temps sur la moustache... Et après tout je préfère y aller progressif plutôt que faire des cotes mal taillées, un peu hâtives, façon Yves Bulteau." (ci-dessus à droite). Une attaque auquel le Breton ne répond pas, invoquant ses "racines". Il trouve la critique un peu facile : "J'ai grandi dans les bruyères et le goémon, moi. Or, on sait comme l'influence du milieu est prépondérante. Faut aussi en tenir compte".

Michel Leydier (ci-dessus), qui se réclame d'une pratique capillaire expérimentale et empirique depuis longtemps, n'a pas voulu participer au défilé de barbus, restant rivé à sa chaise en faisant mine de s'intéresser à quelques livres qui rendent perplexes. Refusant selon sa ligne de conduite "d'entrer dans des prises de tête qui naissent dès qu'une initiative est prise dans le milieu", il se dit, concernant ce mouvement des petites barbes, "solidaire, mais aussi solitaire" : "Je me barbe tout seul... Pas besoin de rallier un troupeau de ceci ou de cela pour clamer ses convictions. Cette histoire de petits boucs pour tous va finir par faire de nous des moutons. Or le milieu nous tond assez la laine comme ça sur le dos..."
Quoiqu'il en soit, cette initiative ponctuelle des auteurs s'est voulue "unique, comme un éphémère concept artistique". C'est pourquoi, alors que le premier jour à Montigny ils se sont copieusement barbés, le deuxième, ils se sont carrément rasés.

(*) L'éviction d'une organisatrice fort appréciée des auteurs pose problème depuis l'an dernier...

[Que deviennent-ils ?] Sortie prochaine de l'établissement psychiatrique pour Jean-Bernard Pouy

Ta Tata a reçu un courrier abondant s'inquiétant de l'état de santé mentale de Jean-Bernard Pouy depuis qu'on l'a retrouvé amok dans les rues de Paule (Bretagne) où il est propriétaire d'un modeste castel(*). D'après nos renseignements, Jean-Bernard irait mieux depuis qu'il a été transféré dans un centre de soins approprié à son syndrome. Le chef de clinique parle même d'un "prompt rétablissement. Il prend bien ses cachets avec un coup de muscadet. Souvent même, il se ressert : on sent qu'il veut bien se soigner". Ce n'est pas la première fois hélas que Jean-Bernard Pouy fréquente de tels établissements. Certains même l'ont édité (Gallimard, Fayard, Baleine...).
Tous nos voeux t'accompagnent, Jean-Bernard.
Reviens-nous vite !

(*) Jean-Bernard Pouy, en compagnie de Gérard Alle venait de rencontrer le champion d'Europe de lancer de haches et de poignards sur Armor-TV. A l'issue de l'émission, l'écrivain s'est essayé à cette discipline, vécue comme une vraie révélation. "J'ai toujours voulu balancer des trucs incisifs dans mes bouquins et ça n'a pas vraiment changé le monde. Alors que l'idée était simple : il suffisait de se mettre au lancer de hache pour en mettre plein la gueule à qui le méritait". Le problème est qu'il a fallu plusieurs infirmiers pour le maîtriser, en vain, alors qu'il visait tout le monde avec son Opinel. C'est un chasseur d'éléphant en retraite dans le village qui l'a finalement calmé avec un fusil à seringue hypodermique capable de percer la veste étonnante qu'il porte ces temps-ci.
La crise aurait été déclenchée lorsque un des journalistes à la fin de l'émission lui aurait demandé "s'il ne fallait pas trancher dans ses romans pour obtenir plus d'efficacité".

Incident évité de justesse à la Ferté-sous-Jouarre


Lors du salon de la Ferté sous-Jouarre le 28 novembre dernier à la médiathèque sous l'égide de la romancière Jocelyne Sauvard (marche du haut), le cinéaste Jean-Pierre Mocky (marche du dessous) a refusé d'aller faire pisser le chien (derrière Jocelyne). Un incident qui a gravement entaché cette manifestation jusqu'à lors bon enfant. Qui se serait douté qu'une vague rivalité de toujours entre le cinéma anar de création et le polar/noir engagé se déplacerait sur de tels enjeux ?
"Finalement, c'est le clebs qui a débloqué la situation, apaisé et réconcilié tout le monde autour d'une cause commune en allant se soulager sur le présentoir des prix littéraires d'automne" a confié une source de ta Tata, concluant : "Les animaux sentent les choses, eux... Ils ont l'instinct, ils ne mentent pas".

Pouy : cassé l'esthète

Il y a eu de la beauté, ce 11 novembre dernier lors du festival bisannuel d'Aniche, près de Douai. Qu'on en juge aux palmes remises à Jean-Bernard Pouy (*) qui, visiblement, soit ne cachait pas sa joie, soit était victime d'une gastro.


(*) une équipe d'inspecteur neveux et nièces de ta Tata vérifiera qu'il les a bien accrochées dans le salon, car on ne compte plus les trophées de Pouy en vente clandos chez certains ferrailleurs manouches de la banlieue parisienne.