Un film militant en préparation avec Alexandre Dumal et Abdel Hafed Benothman

Ca bouge dans le cinéma expérimental et politique qui lorgne de plus en plus du côté des figures du roman noir français. Un long métrage est en effet en court de tournage, s'appuyant sur le point commun qui lie Abdel Hafed Benothman et Alexandre Dumal, et qui est, comme chacun sait, leur passion pour le bordeau grand château Bourdieu graves."
"Ca ne mérite pas d'explication : c'est un vin qui nous parle. Le sociologue Bourdieu, c'est simple on a bu ses paroles, alors on continue", avoue Alexandre Dumal, dit "Charlie" parce qu'on ne sait jamais où il est passé et qu'il faut toujours le chercher. "Le social, ce n'est pas un truc qui nous indiffère. On milite, on agit. Et faut reconnaître que tout devient de plus en plus grave", acquiesce Hafed Benothman, mais seulement après avoir reposé son verre pour ne pas en renverser. "Enfin, la robe du Bourdieu graves tirant plus sur le noir que sur le rouge correspond bien à leurs tempéraments et tendances politiques", explique le réalisateur.
Le film dit "d'art et d'essai" va montrer comment les deux auteurs décidés à ne plus se contenter d'une littérature impliquée dans le réel, mais désormais de marquer leurs convictions par des actes forts, vont faire d'un acte banal ("boire un coup de pif") un authentique et intense moment de communion politique. "Si tout le monde se met au Bourdieu Graves, le monde ira bien mieux car sans nul doute tout deviendra plus festif."
La commercialisation sur DVD du film aura lieu dans les semaines prochaines, avec un bonus "making off" prouvant que les préoccupations écologiques ne sont pas absentes, puisqu'on verra les deux militants apporter les bouteilles vides à la collecte de verre.

[Scoop] Nouveau projet pour Claude Mesplède

(Réédition de cet article : ta Tata, gâteuse, avait oublié de publier la photo !)


L'infatigable Claude Mesplède (de dos) n'en finit pas de lancer des projets : après son dictionnaire universel des femmes auteurs de polars (voir message précédent), le voici parti dans la conception d'un dictionnaire galactique des chiens d'auteurs de polar qui portent des noms de personnages (les chiens, pas les auteurs).
"J'ai déjà fait une fiche à partir d'une photo prise à Penmarc'h du commissaire Léon, personnage de Nadine Monfils, qui est son chien dans la vraie vie". Malgré des demandes insistantes, Claude ne veut toutefois pas élargir la thématique : "Il y en a qui sont prêts à tout pour être dans mes dictionnaires, et j'ai reçu des demandes de fiches pour des chats, des tortues, un iguane, un ara et des artemias salinas : il n'en est pas question. Sinon je ne pourrait pas m'en sortir".
Le chien Léon est quant à lui heureux de se voir gratifié du titre de "chien policier". Il serait question de lui coller, du coup, un gyrophare sur la tête, ce qui éviterait aux gens de toujours marcher dessus en croyant avoir mis le pied dans une bouse.

(Photo Yvon Coquil).

T'as le bonjour du chien Léon


Grâce à notre coruscant neveu, Pierre Hanot qui, non content d’être sur toutes les photos prises au festival du Goéland Masqué de Penmarc'h, en a pris aussi lui-même, on sait dorénavant ce que pense Nadine Monfils de tous ses concurrents du polar. C’est net, simple et brut de décoffrage. On dirait presque du Daeninckx.

(Quoi de plus signifiant dans le polar qu'un trou de balle, nous direz-vous ? C'est sans doute ce qu'à voulu nous exprimer Nadine Monfils sur son chien policier, Léon).

Gayeihz Pride au festival de Penmarc'h

Une idée créative qui nous change des sempiternels débats sur le "polar féminin" dans les salons est celle lancée par le dernier festival du Goëland Masqué à Penmarc'h : l'organisation d'une gayeihz pride ! Toujours novateurs, ce sont Pierre Hanot et Patrick Raynal qui ont accepté d'ouvrir le cortège déguisé en Drag kouigns ! (Une photo prise avant qu'ils ne chaussent leurs coiffes bigoudènes).
Bravo à eux pour cette ouverture d'esprit. Une fois de plus une belle leçon de partage et de solidarité, teintée de la tendance au goût du jour pour le "produit garanti Bretagne".

La hot collection secrète de Nadine Monfils

Ta Tata a reçu ces deux images de Nadine Monfils elle-même, avec ces mots : "Puise ce que tu veux. Et marque un truc du genre « N. Monfils collectionne les bites des polardeux » (j’assume) – ça la change du tricot."
Voilà, c'est fait, et tandis que tu lis ça, ma nièce ou mon neveu, hé bé, Nadine assume.
Les deux membres éminents du roman noir ci-dessous sont évidemment Jean-Bernard Pouy et Thierry Crifo.


Goëland Masqué, salon de Penmarc'h : qui est tombé dans le panneau ?

On sait, en Histoire de l’Art, que le motif « l’Homme de dos » est un grand rendez-vous de la peinture flamande et hollandaise des seizième et dix-septième siècles. Eh bien, preuve à l’appui (photo prise à Penmarc’h), cette tradition picturale ne s’est pas perdue, bien au contraire. Et, comme il y a longtemps, cette pratique possède un avantage : on n’est pas obligé de se cogner le visage atroce des modèles.

(Le dos est de l'écrivain et motard Patrick Raynal : vous l'aviez reconnu évidemment à la corpulence "gros cube").

Goëland Masqué, salon de Penmarc'h : Pierre Hanot délinque

Pierre Hanot va trop loin. Depuis qu’il est considéré comme le meilleur auteur de polar français, il se croit tout permis. Non seulement, il se fait servir à table, mais il remplace tout un chacun pour assurer les discours officiels. Non seulement il terrorise les auteurs régionaux (surtout bretons et catalans) mais il exige d’exercer sur les femmes une sorte de droit de cuissage intempestif. Sur cette photo volée par un cousin de la tata, c’est la pauvre Nadine Monfils qui a failli passer à la casserole. Mais, que les admirateurs de notre belgesse préférée se rassurent, son chien Léon lui a sauvé la mise en mordant cruellement le Sir Hanot à la jambe. Pas de panique, tout est rentré dans l’ordre et tous les goélands sont restés masqués.

Patrick Raynal partage sa technique

Les revenus des auteurs diminuant depuis quelques années, il leur faut trouver de nouveaux moyens de subsistance. Toujours à la pointe de l'innovation, Patrick Raynal s'est lancé dans le "writer's live show performance extrem hardcore". En quoi ça consiste ? C'est une forme soudaine "d'intervention artistique créative et démonstrative" en salon, lors de laquelle l'écrivain montre, sans fard, comment il travaille, dans un souci de partage des "techniques accessibles à chacun".
Sur l'image suivante prise par Claude, un neveu de ta Tata hier 23 mai à Penmarc'h Patrick faisait une démonstration de sa méthode d'inspiration. "J'ouvre un bouquin, je lis quelques lignes, puis je le pose, et je me concentre, les yeux fermés. Ca vient vite", confie-t-il. "Il y a hélas après un effet bouche pâteuse, mais on s'accoutume. Faire avancer le schmilblick est à ce prix. Enfin, quand je demande des a-valoirs à des éditeurs ou des crédits aux banquiers, certains rechignent car forcément, ils se fient aux apparences et me disent que ce n'est pas du boulot. Mais sans doute est-ce d'avant-garde ; les mentalités finiront bien par évoluer".

De la violence de l'Apéricube

(Cliquez sur l'image pour agrandir)
L’ontologie frappe de plein fouet les Apéricubes. Après diverses questions portant sur son œuvre, Jean-Bernard Pouy a eu la surprise de découvrir que les questions à son endroit (à son envers aussi, d’ailleurs) ne se bornaient plus à l’intitulé de quelques textes qu’il avait pu fournir. Maintenant, les mini fromages s’attaquent à l’essentiel, à l’essence, pourquoi tant de haine et Dieu dans ce merdier, demandant à qui veut bien tenter de répondre si tout ça vaut bien le coup…

Mesplède : "Elles craquent toutes pour mon gros volume"

Les véritables motivations de Claude Mesplède, l'homme du Dictionnaire mondial des littératures policières sont enfin dévoilées ! On comprend pourquoi il a toujours voulu montrer qu'il avait la plus grosse (érudition).
"Mon prochain dico sera mieux ciblé : ce sera le dictionnaire mondial des femmes hétérosexuelles auteurs de romans policiers", confie-t-il toutefois. "Car aujourd'hui ça s'est bien passé, mais comme j'ai le problème aussi avec les auteurs hommes, je passe parfois par des moments délicats. Il y a des Irlandais taillés comme des armoires qui me collent, faut voir... Et à mon âge, on court moins vite."

(Avec Gipsy Paladini et Catherine Diran, à la librairie Terminus Polar le 22 mai 2010. La photo vient de là.)

[Reçu ça de Cousin Cafteur] ATTENTION AUX CONTREMALFAÇONS DE LA CHINE

Samedi dernier, en achetant un paquet de gris et le Creusois-Libéré, la buraliste me fourre ce bouquin sous le nez. « Vous verrez c’est que de la rigolade qui cause d’un général à Colombin-les-deux-Clochers. Et pis c’est écrit par Jean-Jacques Debout, le mari de la Bécassine de la télé. Ça peut être qu’un bon livre » qu’elle me dit. Quand une belle rousse, plantureuse comme elle, me fait l’article, je lui achèterai n’importe quoi.
J’ai lu presque toutes les pages. C’est vrai que j’ai bien ri quand le général y se marie avec l’Yvonne et pis qui s’assoit sur un coussin péteur. Pis quand le Jacques Chaban-Delmas y lui cause de ses chaussettes trouées. Pis aussi quand le général y met de la poudre à éternuer sous le nez du Michel Debré. Et aussi à la fin quand le général y meurt parce qu’il a mangé trop de crêpes au sucre.
La semaine d’après, je retourne à Saint-Menard en Chatibois pour acheter des timbres. Vl’a ti pas que la rouquine du Tabac elle me dit que le livre qu’elle m’a vendu c’était un faux. « Une contremalfaçon chinoise » à ce qui parait. Dans le bouquin chinois le général y dit « La pire calamité, après un général bête, c'est un général intelligent. » Hé ben moi je pourrais être un général super intelligent parce que je m’en étais douté que c’était de la cochonnerie de contrebande vu que le papier était tout mal imprimé et que la couverture était aussi brillante qu’un calendrier des PTT. Bon je m’en fous. Je l’avais payé à la rouquine avec des rondelles en zinc et deux faux biftons que mon neveu fabrique avec son imprimeuse.
Le vrai livre on pourra l’acheter que le mois prochain. Le titre c’est « Je suis partout » c’est écrit par un autre bonhomme qu’a un nom qui ressemble, un certain Jean-Jacques Reboux. J'connais pas ce zig là.
Ça cause du Président d’en ce moment. Moi je l’achèterai pas vu qu’à la campagne on aime bien les belles plantes comme sa dame et pis qu’on n’aime pas se moquer du Président de la France même quand y ressemble à un radis noir.

Le premier livre des Chinois y me sert à caler les clapiers. Pour l’autre c’est vous qui voyez…
Je vous le dis les gars, la prochaine fois que achèterez du papier relié, méfiez-vous bien des contremalfaçons de la Chine.

Lalie Walker de plus en plus abattue

Le lendemain même de l'inauguration de l'Etoile Polar, librairie exclusivement consacrée au polar neuf à Nantes, ce mercredi 12 mai après-midi, Lalie Walker a été victime de la fusillade de rue organisée pour la promotion de l'établissement.
Paradoxe du commerce de livres qui verse décidément dans la surenchère : on en vient à sacrifier des auteurs... pour vendre leur production. Décidément, l'industrie du livre semble de plus en plus folle et en quête d'idées racoleuses pour se faire valoir. Ces méthodes, à terme, sans nul doute, la desserviront...

Sinon, Joël le libraire est très sympathique. C'est tout neuf : 58, rue de la Bastille, 44000 Nantes. Tél : 09 81 81 28 30 lelibraire@etoilepolar.com (Romans, nouvelles, essais, livres d'art, BD, livres jeunesse : du lundi au vendredi de 10h à 19h) et vivement recommandé par ta Tata.

Pouy : "il est temps de taper sur la table"


C'est un Jean-Bernard Pouy plus pugnace que jamais qui s'est produit en "performance" ce jeudi 6 mai dernier à La Librairie du Coin de Châteaudun.
Les nouveaux credos de l'auteur dont la créativité est décidément telle un puit de pétrole sans bouchon dans l'océan du marasme intellectuel sont ceux, inattendus, du tapage littéraire et des conditions de travail : "Le bouquin c'est foutu. Ca ne se vend plus. les gens lisent de moins en moins, les éditeurs sont à la ramasse", estime-t-il. "Par ailleurs, y'en a marre de répondre à des questions. Tout ça c'est du blabla. Il faut des gestes".
Sa solution pour les conditions de travail des écrivains : "agir non pas sur les marges comme les trotskistes, mais par en dessous, sur ce qui se trouve en dessous le livre". Et de faire une démonstration étonnante, quelque peu lacanienne : "Il est temps pour les auteurs de taper sur la table, et taper fort pour dire ce qui ne va pas dans cette chierie de société, ce qui ne va pas en littérature... Taper sur la table pour se plaindre de notre condition ; taper sur la table pour vérifier que le mobilier fourni pour les dédicaces constitue une base suffisamment solide pour présenter nos productions... car sans base saine, pas d'évolution possible".
Joignant le geste à la parole, il a accompli le geste métaphorique de ce qu'il considère comme un "manifeste frappé au coin du bon sens" devant une assemblée fascinée, et ce, durant près de 45 minutes. Une performance qu'il estime positionnée entre le manuscrit et le tapuscrit. "C'est du tape et crie, du tape-écrit ! Bref, move ton body ! Laisse parler ton corps 12"
Les participants à cette démonstration ont paradoxalement apprécié le côté répétitif de la démonstration : "Plus il cognait, plus son message me rentrait dans le crâne", a avoué une spectatrice hypnotisée et désormais convaincue par cette nouvelle approche du rôle de l'écrivain dans la cité et cette manière inédite de diffuser le propos littéraire. "Je pense que je reviendrai le voir taper sur une chaise comme il l'a annoncé. Il veut qu'on comprenne bien sur quoi le travail des auteurs s'assied".
De son côté, Jean-Bernard Pouy est assez content de cette première : "J'ai tapé des parties de mon dernier roman en morse, mais je ne sais si tous les lecteurs maîtrisent cette langue. On risque en un premier temps d'avoir des problèmes, non pas pour se faire entendre car ça fait quand même un barouf pas possible, mais pour se faire comprendre. Par ailleurs, je me suis fait mal au poignet et pour dédicacer ensuite, c'est compliqué. Ma méthode est prometteuse, mais reste donc à peaufiner".
D'autant que le bougre à d'autres projets déclinant ce concept qui il l'espère se répandra rapidement dans le milieu des auteurs de romans coup de poing : "taper sur les éditeurs, les libraires, et enfin les lecteurs".