Tristes effets de l'abus de lecture de romans noirs

Encore une victime tombée sur l'autel du roman noir : François Braud, écrivain, ex-éditeur (La Loupiote), critique de polars, organisateur du mythique festival de La Roche-sur-Yon.
Des sources convergentes viennent d'apprendre à ta Tata qu'à force de lire des polars avec des flics corrompus, la mafia, le monde en déliquescence, les politiciens véreux, et l'extrême droite à chaque coin de rue "c'est terrible, il voit le mal caché partout". Pour preuve cette affiche où il croit distinguer le mot "führer" ; une photo qu'il aurait fait prendre pour démontrer sa théorie et surtout débloquer de l'argent de la part d'un éditeur afin de le persuader "de mener une relecture attentive du dictionnaire de Mesplède" et d'écrire un essai enflammé à son propos. Son ambition serait de "noircir soit des voyelles soit des consonnes dans les articles pour voir s'il n'y a pas de messages cryptés. J'irai jusqu'à le lire à l'envers comme les disques de hard rock sataniques pour prouver au monde que j'ai raison".
On a du mal à croire que Claude Mesplède, dont la ligne politique et l'intégrité ont toujours été claires, se soit livré à un tel travail qui relève de l'obscure entreprise crypto-kabbaliste. Mais François Braud n'en démord pas et aime à chantonner : "Attention, Claude est sympa et attirant, mais, mais mais.... méfiez-vous c'est peut-être un truand !"
Si le traitement prescrit à Braud reste sans effet, et s'il venait d'ici quelques années à prouver ses théories, alors c'est toute l'histoire secrète du polar qui restera à réécrire. Qui sait ce qu'il se cache dans les enquêtes de L'inspecteur Canardo d'Olivier Mau ?
On en frémit.

[Reçu ça] Actualités de Sébastien Gendron

On peut toujours acheter un roman de Sébastien Gendron (qui se fait appeler Seb par ses groupies), l’un des espoirs de la jeune littérature noire française, en disant que ça ne mange pas de pain. Et quand on l’a lu, on se dit que, décidément, c’est du gâteau. Y a à bouffer. Seb (ou par extension ma cocotte, mon fait-tout comme l’appellent les plus intimes…), s’en est, dans sa grande sagesse, rendu compte. Alors, pour vivre (ce n’est pas avec les à-valoir d’éditeurs que l’on peut dignement croûter), Seb, une bonne pâte, a ouvert un magasin en prenant soin de rester dans la diégèse. Très fort.
D'aucun disent par ailleurs à la lecture de ses bouquins qu'il a un grain. Tout se tient.

[Que sont-ils devenus ?] Mouloud Akkouche se met à la lap dance

Ce n'est plus qu'une tendance, c'est une hécatombe : devant l'avarice des éditeurs et leur manque de soutien, face à une chute du lectorat et une crise de l'édition, les auteurs de polars pros sont contraints de trouver des alternatives (un dossier déjà traité ici maintes fois par ta Tata). Si certains s'essaient au mannequinat (Crifo), à la figuration de cinéma (Huet, Oppel), au commerce de tartine de fromage (Villard) ou autres petits boulots de cuisine (Raynal)... Mouloud Akkouche a trouvé pour sa part une voie originale : il prend des cours de lap dance.

"On m'a toujours dit que j'étais un peu le Huggy les bons tuyaux du polar français. Ca m'a fait réfléchir et du coup, le tuyau, je le prends maintenant à bras le corps. Depuis je prends des cours avec Marlène une animatrice culturelle stagiaire (voir photo ci-dessus) à la maison des associations de mon village du Lot, puis je répète dans mon jardin (photo ci-dessous)", confie-t-il.


"J'aurais bien fait le gogo boy car ça paie mieux, mais il est vrai que si j'ai le rythme dans le sang, à mon âge j'ai une moins bonne circulation. La lap dance, c'est peut-être moins risqué car je n'ai pas envie, dans le trou où j'habite, de devoir être évacué par hélicoptère pour un mouvement raté du pelvis en glissant les billets dans mon maillot léopard. Avec l'expérience on devient prudent et là au moins, avec la barre, j'ai quelque chose à quoi me raccrocher. Et sans compter que c'est une activité qui élève l'individu. On a tous envie de grimper même si l'ascenseur social n'est plus présent".

Si on peut déplorer une fois de plus le fait que la conjoncture éloigne les auteurs de leur vocation initiale, cela ne doit pas nous empêcher de souhaiter à Mouloud une réussite dans ses nouveaux projets.

Ne lâche pas la rampe, camarade !

La "boîte à idées 2010" de 813 a été enfin ouverte

Dans le cadre du 5e plan quinquennal de rénovation de l'association 813, le BORABORA (Bureau pour l'Organisation d'une Réforme Alternative et Bien Ordonnée Ramenant des Adhésions) a procédé solennellement à l'ouverture de "la boîte à idées 2010" ouverte il y a un an, le premier janvier 2010, et appelant les membres à y glisser des suggestions d'innovations.
En présence du bureau exécutif, l'huissier a découvert... une seule idée ! Mais elle est de taille puisqu'il s'agirait pour ce membre anonyme de, rien de moins, réformer le principe des trophées 813 (voir ci-dessus. Agrandir en cliquant dessus). Le président Hervé Delouche se déclare prêt à réfléchir à cette option, qui serait votée lors de l'assemblée générale prochaine après que la proposition de voter l'idée soit elle-même votée comme le veut la procédure participative.
D'ores et déjà, toujours sur sa lancée et ne fléchissant pas, le BORABORA a ouvert une nouvelle boîte à idées intitulée cette fois opportunément "la boîte à idées 2011" .
"Espérons que nous aurons au moins cette année autant d'idées dedans que de votants aux trophées 813", confiait un membre en soupirant. En soupirant ? On le comprendra : s'il y a en effet 7 ou 8 idées, ce n'est plus un vent de réforme qui risque de faire bouger la vénérable association, mais un tsunami de modernité qui va la balayer.