Des débouchés pour les polars français invendus

Alors que ça pilonne sec en ce moment dans les maisons d'édition, l'écrivain Pierre Jourde écrit un texte sur le Bibliobs qui traite de la machine à broyer les livres, et de ce qu'on fait du papier récupéré... En fait, c'est recyclé, notamment en cartons à pizzas. Comme quoi rien n'est perdu, et bien des auteurs qui se plaignent de ne pas entrer dans les foyers ont tort : ils y pénètrent en moins de 30 minutes, et en plus par porteur spécial. Alors, de quoi se plaint-on ? 

Cette quatre fromage est offerte en accompagnement d'au moins 4 polars (d'après nos derniers bruits de couloirs)  : un côté Mizio, un côté Reboux. Le fond est composé d'un tirage trop élevé de Chattam et le couvercle est extrait d'un série complète d'une collection passée inaperçue du Masque.

L'assemblée générale de 813, déjà comme ça il y a 6 ans

D'aucun disent que la dernière assemblée de 813 aurait été problématique. Fi, un neveu de ta Tata lui a donné ce petit film pour lui montrer qu'il y a 6 ans, en 2002, c'était déjà le cas.

Des images du prochain Julie Lescaut en exclu Tata !

Si tu savais comme ta Tata est fière ! Elle a des images du prochain Julie Lescaut à te montrer en exclusivité mondiale ! Et ça beau être la dix-huitième saison depuis 1992, Julie Lescaut elle court toujours ! (Enfin, quand je dis elle court, c'est une façon de parler, tu vas voir).
Figure-toi que ta Tata habite dans une impasse de Paris juste en face de chez des gens qui louent régulièrement leur local pour que la tévé y tourne des scènes, devant ou dedans ! Et depuis trois ans au moins ta Tata a vu depuis sa fenêtre comment travaille la télé et la façade d'en face a dû passer au moins dans trois ou quatre téléfilms ces dernières années. Faut dire que je les comprends, parce quand on trouve un décor vraiment sympa et joli, pourquoi ne pas l'utiliser plusieurs fois ? Ils ne sont pas fous à la tévé. C'est des vrais professionnels qui savent bien ce qui plaît aux gens et ce qu'il leur faut.
Cet été ta Tata était inquiète : ça a valsé dur dans la tévé. Les directeurs de fiction virés, l'audience qui se cassait la figure, plus de parts de marché du tout... Les gens de la tévé qui disaient : "fini la télé de merde, on va se renouveler et avoir de l'imagination, tout ça". Alors ta Tata elle a eu peur, comme les 11 millions de personnes qui regardent Julie Lescaut, que sa série préférée disparaisse ! Qu'est-ce qu'il leur prenait à la télé ? Tata elle veut bien laisser son cerveau à Coca-Cola et se taper des trucs sopo : elle aime ça.
Heureusement ce vendredi matin 18 octobre, ta Tata a pu constater que rien ne change (déjà, elle s'en doutait car elle a un neveu et une nièce qui bouinent en ce moment dans la tévé et qui se sont aperçus comme ils disent "qu'on y croise toujours les mêmes sans idées qui veulent des trucs à l'américaine, mais pas trop dérangeants et tournés à Courbevoie avec un budget mini" et surtout, ouf, Julie Lescaut n'est pas arrêtée. Parce que les Derrick, elle les a tous vus (ou dormi devant), alors hein... et puis la fille de Navarro ça n'a pas duré malgré le super scénario du pilote passé en douce en juillet (*) 
Bref, tout va bien, Julie Lescaut continue et ta Tata du coup elle a des scènes en exclu ! Un de ses neveux a filmé à travers ses carreaux sales pour la discrétion, mais ta Tata ne résiste pas : il faut qu'elle te montre ça.

(*) elle est avocate la fille de Navarro et elle enquête quand même comme son père le flic. Son premier client est son frère caché délinquant, ils réalisent cette incroyable coïncidence et ils retrouvent leur mère amnésique tous deux dans un asile et Roger Hanin qui a débarqué à la fin leur a révèlé toute l'histoire qu'on ne savait pas sur la mère cachée ! : "Ton client est ton frère et ta mère est ta mère et moi je suis ton père et tu es la soeur de ton frère !". Ils se sont tous tombés dans les bras. ta Tata elle en pleurait.

En fait, il y a eu plusieurs prises de la scène en extérieur : Véronique Genest (C'est la rousse. Clique sur la photo pour la voir en grand qui révise son texte en téléphonant) fait quelques pas devant le local. Faut dire que c'est pas une scène facile. Faut marcher droit devant la caméra en faisant comme si elle n'était pas là (la caméra). C'est ainsi qu'on voit tout le travail genre actor's studio. Dommage que mes vitres n'étaient pas nickel, mais j'espère que tu vas te rendre compte de la difficulté qu'il y a à jouer. Surtout que Véronique Genest était sacrément impressionnante a improviser comme ça, à rester concentrée dans son personnage, entre deux coups de fil qu'elle recevait sur son portable ou les SMS qu'elle envoyait (à des fans sans doute. Elle est sûrement très sympa. Ca s'entend à son rire).
Voici le premier film. On sent la pro car elle tire sur sa chemise avant de se lancer. Toujours le souci du détail  :

 

Ils ont dû faire du beau boulot. Belle lumière et tout. On n'est pas dans les trucs kitsches et ensoleillés à l'américaine qui gesticulent tout le temps. Au moins, ça c'est de la réalité. D'ailleurs Genest, hé bien je trouve qu'elle bouge comme ta Tata. Elle est donc proche des gens et c'est bien pourquoi son succès est mérité. Et en même temps, on ne peut pas dire : il y a de la tension, c'est bien du polar, presque du frileur.
Le perchiste fait un boulot difficile, tu as vu ? Remarque, tous, hein, ils se donnent à fond. Ils étaient quatre camions bloquant deux rues et une vingtaine toute la journée à piétiner et boire des cafés en mangeant du cake. Ce ne sont pas des métiers de tous repos et on comprend pourquoi ça coûte cher à fabriquer quand on veut de la qualité France.
Dans le deuxième film ci-dessous (il y a eu d'autres prises, mais mon neveu n'a pas voulu passer des heures à tout filmer. Il a trouvé avec son esprit à toujours tout critiquer que c'était "déjà assez chiant comme ça") on voit que Véronique Genest incarne déjà plus son personnage (depuis 1992 elle devrait être à l'aise pourtant, mais ça doit être ça de se remettre toujours en cause), car elle est davantage dans le dialogue et le regard avec son partenaire. 
Non mais regarde si c'est pas beau (c'est de l'exclu Tata !) : 



Après ils ont placés des projecteurs extérieurs pour éclairer à travers les vitres (photo du haut) et tourné en intérieur chez le voisin d'en face. Frustrée, ta Tata n'a pas pu en voir plus. A 18 heures, tout le monde a remballé et les camions sont partis. Tu me diras, c'était pas le tournage d'Apocalypse Now, mais quand même ta Tata est fière d'avoir vu ça et en sus de pouvoir te le montrer. 
Tu te rends compte ! Bientôt sur ton écran tu verras le local du voisin de Tata ! Je sais, ça va être long ! Mais tenons bon et patientons, car franchement, ça vaut le coup et c'est pas tous les jours qu'on voit la création française à l'oeuvre !

Jérôme Leroy prédit la fin du monde

Ta Tata est toute barbouillée depuis qu'hier elle est tombée sur le site de Libé Labo,Jérôme Leroy lit un extrait de son dernier roman d'anticipation "La minute prescrite pour l'assaut", (Mille et une nuits). Avec une énergie de prédicateur, Jérôme Leroy nous lit en même pas deux minutes un texte plein de mots, de style, d'allusions, de politique, de littérature et de références, mais aussi de sang, de larmes, de sperme, de désespoir et de cyprine. Wouaaa, attention, la fin du monde, ça ne rigole pas, ça sent son CETNAD, soit son Dantec à l'envers, car si on est dans l'apocalyptique, là c'est la rive opposée, la  marxiste-léniniste trotsko-NPA.
Bon, on dira, ça nous change un peu du discours ambiant. 
Un truc drôle, c'est le premier (et seul à cette heure) commentaire laissé par un type qui s'est fait appeler Milton Friedman (l'économiste ultralibéral mort il y a 2 ans) et qui dit : "Regrets et remords. Si j'avais connu les romans de Jérôme Leroy, j'aurais compris l'impérieuse nécessité d'une économie planifiée plutôt que de répandre la vérole spectaculaire marchande." Il énerve déjà un peu Leroy, ou alors les gens sont vraiment taquins ?
Bon tout ça c'est très émoustillant, mais soudain ta Tata comprend l'ampleur de l'opération en lisant par ailleurs que les ventes des livres de Karl Marx ont fait un bond dans le monde cette année... et Leroy vient de bénéficier d'une campagne de pub jamais vue dans l'édition pourtant d'ordinaire en manque d'imagination ; campagne de promo qui n'hésite pas à créer de la misère à travers le monde et ruiner à tout va (décidément, dans le polar ça se remue quand on veut se donner les moyens) : 2 000 milliards d'investissement aux Etats-Unis, 1 700 milliards d'euros en Europe... Quel éditeur peut se vanter d'avoir mobilisé à ce point les bonnes volontés des contribuables, les banques et les gouvernements ? A côté les encarts dans la presse d'Albin Michel ou le nouveau petit logo jaune "thriller" sur les couverture de Folio policier façon "aux enzymes gloutons", ça fait retapissage de mercière.
Une question quand même : quand Leroy va changer d'éditeur, va-t-il bénéficier d'un parachute doré ?

(Photo : Malgré son golden parachute, Jérôme Leroy laisse un sillage rouge derrière lui).

La chute de Gaillac

Ta Tata a récupéré au vol cette photo que Pouy tente désespérément d'étouffer, prise lors du dernier festival de Gaillac : dans un précédent article, on se demandait ce que valait le pinard de Gaillac. Et Pouy avait offert, malgré une grande méfiance, sa solide constitution pour le savoir. On en a enfin la preuve, et maintenant c'est certain : le vin du coin fait toujours rigoler Pascal Polisset !

Premier plan : Pouy, en soudaine descente tanique.
De gauche à droite : Pascal Polisset (hilare et barbu), Yannis Youlountas (poète et philosophe anar,
"un mec bien" dixit Pouy) et  Jean-Jacques Reboux, toujours aussi flou. 
(Le plus surprenant dans cette photo , c'est que pour une fois ce n'est pas Pouy qui est le plus mal habillé. Un scoop, en quelque sorte.)

Que fait-il dans cette galère ?

Vous allez dire : encore une photo ringarde de Jibé Pouy, cette fois en compagnie du gouleyant et paraphrénique confabulant Eric Yung, bien connu des irréductibles du roman noir, pour la bonne raison qu’il a, il y a des lustres, envoyé chier la police dont il a fait partie (ah, elle est belle, la police !). Oui, mais, en y regardant bien, derrière ces deux bouffons, il y a du monde. Non pas des lecteurs potentiels de Jérôme Leroy ou de James Ellroy, non, des visiteurs innocents (quoique débiles) du Mondial de l’Automobile ! Alors… un quizz : que faisait notre antique Pouy dans ces lieux, lui qui n’a même pas le permis de conduire ?
  1. : S’acheter une voiturette sans permis (réservée aux alcooliques).
  2. : Draguer de l’hôtesse à bagnole pour se faire passer les vitesses
  3. : S’acheter une conduite (n’importe laquelle, mais surtout intérieure
????????

Hubert Prolongeau : "Il faut faire péter les codes du polar hardboiled"

Les débats ont été riches à nourris dans le superbe cadre de la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, ces 4 et 5 octobre derniers. Terminée l'époque où les auteurs passaient leur temps à picoler en râlant sur ces "escrocs d'éditeurs" et à se demander quand "le chèque parti ce matin" allait arriver ou autres préoccupations du genre "on bouffe où ?" et "y'a des bars ouverts jusqu'à quelle heure ?" : ce 4e festival du polar méditerranéen fut l'occasion de réflexions et d'échanges nourris, témoignant que notre littérature préférée est résolue à évoluer et que ses acteurs sont plus motivés que jamais pour aborder le XXIe siècle.


Hubert Prolongeau, auteur de polars et autres romans historiques, grand cinéphile (il a séché même Thierry Crifo et Jean-Claude Schineizer lors d'un quizz amical entre eux sur une question pointue : "Qui était responsable du seau et des éponges sur les tournages de Bénazéraf?"), journaliste culturel et animateur de débats, a soulevé un point qui a suscité beaucoup de passions : "comment faire péter les codes du polar hard boiled" ? Sa réponse n'est pas dénuée d'intérêt : 
"Prenons un exemple : les détectives sont à chapeau, et les femmes fatales en bas résilles. Faire de l'ouverture, user de créativité, faire de la transversalité, consisterait à mixer les codes. Il est grand temps. Par exemple : imposer dans les romans des chapeaux à résilles". Aussi, engagé fortement dans cette démarche et par souci de démonstration, il s'en est collé aussitôt un sur le crâne. 


Premiers effets de la crise financière dans le polar


Ta Tata qui traînait à Villeneuve-lez-Avignon lors du 4e festival du polar méditerranéen les 4 et 5 octobre a été sidérée de voir à quel point les ravages de la crise financière ont rapidement bouleversé les comportements dans le milieu pourtant fraternel et solidaire du polar. Claude Mesplède venant de s'apercevoir que Marc Villard avait un stock de cacahuètes pour savourer -modestement- avec son Pulco- jus d'orgeat, s'est soudainement jeté dessus, craignant visiblement de manquer tandis que les banques mondiales s'écroulaient.
Toute l'assistance fut soudain sous tension. Un silence oppressant envahit La Chartreuse. Le festival allait-il être entaché d'un différend ? Même del Pappas leva un sourcil, c'est dire l'appréhension.
Marc Villard s'est mis à protester : il y avait des raisins secs dans la soucoupe et il est au régime crétois. Faut pas lui piquer, ça va perturber tout son programme de diététique. Claude a rétorqué aussitôt, lui faisant le coup du mâle dominant s'adressant au jeune daguet  :  "C'est moi qui a les plus grosses (*)." 
Il parlait des publications, évidemment. Forcément, personne n'a écrit d'ouvrage plus épais que son dico et Claude en abuse. (Et Marc est surtout nouvelliste). 
Finalement, l'accrochage n'a pas eu lieu, au soulagement général.
"Le Pulco, ça me permet de rester zen", s'est flatté Marc Villard en commentant l'incident en exclusivité à Radio Alouette FM, "Et l'orgeat me fait prendre de la distance dans les situations conflictuelles. J'en bois d'ailleurs beaucoup en ce moment en lisant la Cote Desfossés".
N'empêche : c'est à de petits signes comme cela qu'on voit à quel point ça se dégrade dans le milieu. 
Que nous réserve l'avenir ? 

(*) prononcez "grausses" :  Mesplède est Toulousain

Un communiqué de Jérôme Leroy

Ta Tata a reçu ça à la suite de son article sur Jérôme Leroy, alors elle insère. Pffff. Elle ne devrait pas raconter tout ce qu'elle entend, ta Tata. Après, ça fait des histoires de famille...  Et le pire, apparemment, c'est que ce n'est qu'un début...
Tata Atride

"N'étant jamais invité à un festival par le maccarthysme à l'envers de certains papes autoproclamés du polar, nous ne voyons pas comment nous aurions pu être TuTu reporter. Nous distribuons les bourre-pifs à visage découvert. Fred Vargas n'est qu'un début : c'est là l'avantage de ne pas avoir peur, on dit ce qu'on pense de ce paysage en ruines où errent des fantômes narcissiques presque tous dénués de gentillesse et de style."
Jérôme Leroy

Thierry Crifo : "mon job à la police des cafés me passionne"


C'est à l'occasion de la soirée du samedi 5 octobre 2008 du salon du livre de Villeneuve-lez-Avignon que le célèbre écrivain-cinéphile et yéyétologue Thierry Crifo a décidé de révéler un pan de son existence : inspecteur de la police des cafés (voir son diplôme ci-dessus). 
Venant d'effectuer avec brio une importante saisie à La Guinguette du Vieux Moulin (et qui lui vaudra sans doute du galon), il ne s'est pas tari d'éloge pour cette activité complémentaire qui le comble : "Je me sens dans mon élément. C'est un métier où il faut du pîf, or je repère le bouchonné à dix mètres. Aujourd'hui écrire des romans et des scénarios ne peut plus suffire à mon esprit d'aventure : il me faut du rock n'roll, du vrai."
Bravo Thierry, et bonne chance dans cette activité !

Une fonction de service public qui réclame une vraie rigueur et un engagement de tous les jours  : Thierry ne boit plus que de l'eau. "De toute façon, ça m'arrange pour la plage, compte tenu que j'ai déjà les lunettes", confie-t-il toujours un peu cabotin.

Pétition en faveur de Nina Dugommier

Les gens sont d'une réactivité folle. Une pétition (12 716 signatures) est parvenue à ta Tata pour exiger que la photo de Pouy et Polisset de l'article précédent soit créditée de son auteur, ce qui n'était pas fait ! Alors ta Tata précise : la photographie est de Nina Dugommier aka Polisset (que l'on peut admirer ci-dessus). Voilà, c'est fait. Bravo Nina !  

Pénurie de pif à Gaillac

Oui, en effet, il se passe des choses dans la « Polardie ». La preuve, le week-end dernier, à Gaillac. Rappelons-le, cette excellente sauterie n’est pas un Festival Polar, mais un Salon du Livre, c’est-à-dire qu’il y a plein d’écrivains (et cette année, du monde entier), DONT quelques auteurs de notre littérature préférée (Mouloud Akkouche, Reboux, Dounovetz, Obione, Pouy, etc… plus des jeunes qui montent qui montent). Résultat des agapes : apparemment, il n’y a que ces derniers qui signent des bouquins. Douce et patiente revanche. 
Mais l’essentiel de l’action des organisateurs, dont le gouleyant Pascal Polisset aka Dugommier) réside en un but moins noble bien qu’avoué : prouver que le vin local est un bon vin. Bon courage. À l’inauguration, déjà, pour nous sevrer, il n’y avait que du cidre, bibine entre toutes. Le pinard est arrivé ensuite, bien après. Alors, il a coulé à flots. Les auteurs sont même repartis avec un paquet cadeau de trois boutanches qu’ils ont dû abandonner aux vigiles de l’aéroport, ce genre de dynamite étant interdite en cabine. Mais les vrais amateurs se méfiaient. À preuve (), notre ivrogne en chef, JB Pouy, immortalisé au moment du premier verre de rouge. Derrière lui, le Polisset avoue que c’est quand même une bonne blague. On rit aussi.

Sur cette photo, prise dans une vedette de riches sur le lac d’Annecy (voir Tata ancienne), nous avons la preuve que Laurence Biberfeld, alias Geronimo, ne crache pas sur le luxe, dès qu’elle peut sortir de son trou à rats de simili Province, habillée comme une pauvresse à qui on filerait son propre chapeau. À côté d’elle, c’est, bien sûr, JB Pouy, qui malgré sa dentition de plus en plus problématique, prouve depuis longtemps que, lui, il bouffe à tous les râteliers.

Ca commence à tirer à boulets rouges dans le polar

Revenant de ce qui a été un agréable festival  à Villeneuve Lez Avignon sous l'égide de Gilles del Pappas (1), ta Tata se disait dans le train qu'à entendre des conversations ces temps-ci, à voir comment des plaques tectoniques polardeuses s'ébrouent, qu'il y avait comme un air du temps annonciateur d'un changement d'époque. Une impression assez forte, même. 
Et voilà que rentrée dans son Internette, elle découvre un article de Jérôme Leroy qui tape sur Fred Vargas et n'y va pas, loin s'en faut, avec le dos de la cuiller. Alors que certains le soupçonnent déjà d'avoir été le fameux et mystérieux Tutu Reporter tant décrié (ou tant adulé, c'est selon), voici que Jérôme Leroy brise à nom découvert une sorte de consensus mou d'un milieu ressenti comme moutonnier en ayant l'air d'assumer par avance ce qu'il va se prendre en retour et l'ambiance que ça va nous mettre dans les prés carrés. Oui, il se passe bien des choses depuis cette année : des voix discordantes s'élèvent, on voit apparaître une association qui veut se bouger et agréger les talents et disciplines diverses (Les Habits Noirs), le Poulpe est de nouveau plébiscité dans les dédicaces, les principes qui animent maintenant trop de salons et festivals qui sont devenus de simples FNAC à ciel ouvert sans plus-value culturelle ou intellectuelle sont remis de plus en plus en cause (car les auteurs suent trois jours pour que les libraires fassent leur année et valoriser la municipalité en échange finalement de quoi ? Pour quel message envers les lecteurs ? Ca commence sur ce sujet à pas mal couiner) : est-ce qu'il y aurait comme une envie revenue de rock n'roll ? Que le polar retrouve le goût de la baston, du débat et de la polémique, du mot qui cogne avec tous ses sens et efficacité ? Bref, comme une envie de d'action politique
Oui, c'est peut-être ce qui est en train de se passer. A ces éruptions de voix discordantes, on se dit que peut-être le temps de l'hyperabondance des romans passe-partout, désincarnés de l'esprit originel du genre se termine que l'époque est de nouveau à la crispation et au relevage de manches. 
Et comme ta Tata, elle aime la castagne, hé ben elle suit tout ça gourmandise et intérêt.

(1) Ta Tata est bien forcée de le reconnaître : c'était très sympa Villeneuve Lez Avignon (Elle te racontera ça avec des photos croustillantes ces jours-ci... Reviens sur le site !). Pourtant elle y allait dans ce festival avec quelques appréhensions qui lui étaient venues par des petits signes, comme ça, liées à des histoires de budget d'hébergement (voir ancien article). Et puis non c'était très bien : elle est parano ta Tata, sans doute. Mais elle va te raconter bientôt, un peu de patience...