Le festival de Lamballe menacé ?

Il a suffit d'une simple affiche apposée ces derniers jours à la salle des fêtes de Lamballe (ci-dessus) pour que tout le milieu du polar soit en émoi : des menaces pèseraient-elles sur le festival de Lamballe ?
N'écoutant que son devoir l'Association pour le polar festif (APF) s'est aussitôt fendue d'un communiqué : "Une atteinte à la culture et une limitation de la liberté d'expression vient encore de frapper ce pays. Les écrivains de polar ne peuvent tolérer cette nouvelle menace pour la pluralité culturelle. Dans un climat délétère de salons du livre et autres festivals où les auteurs ont de moins en moins de tickets de bière, vient se rajouter l'interdiction des confettis et serpentins dans un des plus grands rendez-vous littéraires de l'Ouest. Nous demandons un rétablissement immédiat des conditions d'exercice de notre profession, et pour les bénévoles qui chaque année fournissent maints efforts, la garantie de pouvoir organiser des manifestations dignes de ce nom. Aujourd'hui les confettis et les serpentins... et demain ce sera quoi ? Turlututu chapeau pointu ?"
Du côté des organisateurs du salon de Lamballe on garde un silence embarrassé et certains à mots couverts parlent d'une grande "remise en question". A suivre.

Réalité brute

Nombreux sont les lecteurs qui dans les salons se demandent de quoi peuvent bien s'entretenir entre elles ces créatures éthérées, soucieuses d'art, d'absolu, de beauté, de sens et d'esthétique que sont les écrivains. Sur cette photo prise lors du dernier festival de Montigny-Les-Cormeilles, Jérôme Leroy et Sergueï Dounovetz venaient en fait de simplement raconter à Nadine Monfils, la fameuse histoire du nain qui se déguise en pompe à essence.

Le marketing façon Thierry Crifo : jouer sur les mots et l'émotion


Alors que le film tiré de son roman (que l'on dit en ce cas éponyme*) "La ballade de Kouski" a été récemment projeté à Ancres Noires, l'infatigable et créatif Thierry Crifo se lance dans une grande campagne de communication et de lancement de produits dérivés en attendant les passages TV : balades en ville en look finlandais comme son personnage de Timo Kouskensen, dit Kouski..., mais un Kouski qui se serait pris un tonneau de hareng à la saumure sur le pied et qui se baladerait, donc, à la béquille : "C'est pour montrer qu'il y a du bouldum, le "bouleversant d'humanité", que demandent les directeurs de fiction. Il faut que le spectateur pathosse à mort si je veux une pénétration des CSP+" .
Mais d'autres moyens de "buzzer" sont en cours : le "CriCri adoré" qui on le sait est déjà un véritable phénomène chez les ménagères de moins de 50 ans coeur de cible de la télévision, a écrit une ballade de Kouski en version poème rap sur un beat 260 bpm techno hardcore. "C'est un peu dans le genre de René La Taupe, mais plus yé-yé, plus glamour -après tout il y a bien un auteur de thrillers qui se lance dans la variété à messages, et enfin je commercialise une recette finlandaise de mon cru pour décliner le concept : la taupe en saumure, baptisée salade de Kouski. Ça fait inbouffable et finlandais : les snobs vont adorer". Certaines mauvaises langues, des jaloux, des zoïles, estiment toutefois que déjà "trop c'est trop. On va finir par être malades de Kouski".
La créativité verbale de l'auteur du remarquable roman "Flambeur" est décidément sans limite. Bien des auteurs du noir devrait s'en inspirer. Chapeau Crifo ! (ou plutôt : bonnet d'ours de fjord, Crifo !).

(*) Non, l'éponyme n'est pas une forme de goitre. Ta Tata, qui lit Pouy, a du vocabulaire, c'est tout. Et puis c'est un mot qui continue de rester à la mode.

Vu dans "Le Magazine des Hommes Hypermodernes"

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Un neveu de ta Tata a reconnu dans "Le Magazine des Hommes Hypermodernes" cette photo en rubrique "Mode et techno", Jean-Paul Jody, Yves Bulteau et Michel Leydier.
Encore une pièce à rajouter au dossier des revenus complémentaires que sont obligés de chercher les auteurs de polars face à la brutale descente des a-valoirs et des ventes... Le mannequinat, maintenant !
Vont-ils suivre la voie ouverte il y a déjà longtemps par l'avant-gardiste Thierry Crifo ?

No pasaràn, mais vraiment no alors

Finis les grands discours enflammés et rageurs, terminées les diatribes vengeresses, au trou les déclarations meurtrières, dans les poubelles de l’Histoire, les mises au point paradigmatiques !
JB Pouy, militant libertaire, a trouvé le moyen détourné de proclamer que le socialisme révolutionnaire, ça le gave, le fait chier et l’endort irrémédiablement.
Une bien belle idée, douce et non violente, de revendication idéologique.

[Jeux Tata] A qui sont ces poumons ?

Thierry Crifo, alias CriCri d'amour, un des neveux préférés de ta Tata organise ce quizz : "Qui est sous ce pull qui bouloche?" Il n'y a rien a gagner et c'est sous condition, précise-t-il : "non validation de la réponse pour ceux qui étaient à Montigny-Les-Cormeilles".
(Ta Tata n'a pas trouvé). On répond directement à CriCri ici.
A noter que si Thierry Crifo peut lancer ce quizz c'est qu' il est le seul devant qui les lectrices, cédant à une sauvage impulsion en voyant ses livres, se déshabillent brusquement.
Sacré CriCri...

Une première réponse :
"Je ne sais pas qui est cette gonzesse. Mais ce dont je suis, à présent, sûr c'est que c'est elle, la salope, qui m'a piqué mon camion de pompier (dont je ne me sépare jamais) qu'elle a tenté de cacher sous son horrible pull couleur vomi épinard/pinard..." JB Pouy

Festival de Lamballe : la séquence émotion-mystère

Afin de remercier Jean-Hugues Oppel de ses 13 années d'assiduité au Festival de Lamballe (ce qui fait de lui un des meubles les plus remarqués de la salle des fêtes), l'équipe d'Alain Le Flohic a offert à l'auteur de "Chaton, trilogie", grand amateur de chats (qui on le dit est l'animal favori des écrivains buveurs de thé *) ... un objet des plus curieux.
Tout s'est passé très vite : le neveu de ta Tata alors présent n'a même pas pu voir distinctement en quoi consistait le cadeau, car le Jean-Hugues sous ses aspects de biker rock n'roll et AC/DC est un grand sensible qui a laissé poindre une visible émotion... et s'est vite enfui.
Même un examen méticuleux des photos ne permet pas de déterminer ce que Jean-Hugues Oppel a gagné :
- Est-ce un chat écrasé par une grosse cylindrée ?,
- Est-ce une peluche en forme de chat ?,
- Est-ce une peau de chat gris ? (**),
- Est-ce un véritable chaton piqué au formol (ou anesthésié, pour qu'il reste sur son coussin lors de la cérémonie ?),
- Est-ce une moumoute pour futur chauve polardeux (rappelons que c'est tendance, voir billet précédent).
Bredouillant quelques explications touchantes et compliquées, frôlant le lacrymal, Jean-Hugues s'est enfui dans un écran de fumée (de Havane) sans que l'on sache précisément de ce dont il s'agissait. Ce fut un des grands mystères de ce festival...

Espérons en tout cas que cela lui fera usage, sinon que cela sera coordonné à ses gants de moto fourrés.

Fabienne et Alain expliquent
que Jean-Hugues a mangé 13 fois du far
et que cette performance mérite d'être saluée

Sortant la chose du sac. C'est quoi ce truc ?

Bon sang, un chat mort ! Est-ce prophylactique ?

Vite, ouvrez la fenêtre !

(*) Jean-Hugues ne boit pas de thé, mais une boisson maltée qui en a la couleur. Rappelons que c'est un écrivain de polar.
(**) A la différence de la peau de chagrin, la peau de chat gris est un talisman marabouté qui grossit au fil du temps. Oppel va être bien emmerdé avec ça dans quelques mois.

[3/3 Chauve qui peut] La solution Biberfeld

Terrorisés par la calvitophilie frénétique de Pouy déjà évoquée lors de deux billets précédents, certains crânes lisses du polar sont en quête d'une solution pour ne plus être photographiés à leur insu. L'idée, proposée par Michel Chevron et Joseph Incardona, aimablement soutenus par Laurence Biberfeld est celle de la multipropriété capillaire !
Une idée simple de camouflage ! Pour l'instant le concept est à l'étude (les cheveux de Laurence "Géronimo" Biberfeld ne sont que biplaces + elle), mais tout est recevable pour se garder de l'obsession étrange de l'auteur de "Nus"...




Cadeau 813 : une initiative de goût


Lors du dernier festival de Lamballe Hervé Delouche et Cyrille Mousset de l'association 813 ont eu une idée qui va remplir d'aise les adhérents de la célèbre association des amis de la littérature policière : changer le principe du cadeau annuel.
"Auparavant, le cadeau 813, tradition fort appréciée de nos membres, était un livre offert par un éditeur. Les années où les éditeurs ne donnaient rien, c'était nous qui passions pour des radins. J'ai décidé d'agir" a confié le président. "L'idée des cachous, donnés par le prix polar SNCF m'a paru être bonne. Le cachou c'est noir, c'est polar".
Aussitôt dit, aussitôt fait, Hervé Delouche s'est procuré une boîte de cachous SNCF dont il a comptabilisé le contenu. Hélas, il n'y a pas 813 cachous dans chaque boîte, tout juste 218, et à peine. "Nous allons devoir faire voter une motion du Conseil d'Administration pour cette dépense supplémentaire de 3 boîtes. D'autant qu'en plus, les cachous sont un peu aigus aux coins et ils risquent de déchirer l'enveloppe. Nous allons devoir acheter des enveloppes renforcées. Je ne veux pas qu'un adhérent reçoive une enveloppe percée et vide, sans le cachou qui lui revient. Rien de tel pour décourager les adhésions et cela nuirait à notre image", réfléchit Hervé Delouche qui, on le voit, multiplie les innovations depuis le relookage de la revue. "Bien sûr, ceux qui ne sont pas à jour de leur cotisation, un problème récurrent chez nous hélas, ne recevront pas leur cachou. On leur en enverra deux l'année suivante s'ils se mettent à jour, et s'il n'y a pas un surcoût postal".

Gérard Alle : "Un jour, tous liront tous mes livres"


Profitant du festival de Lamballe Gérard Alle entouré de sa garde rapprochée a gravi le cap d'Erquy -une idée qui lui avait été chipée par François Mitterrand, lequel avait pris l'habitude à l'exemple de l'auteur de "Il faut buter les patates" de monter sur la Roche de Solutré.
C'est après une demi-heure de marche, malgré l'absence de la nuée de journalistes qui avait été hélas retenue auprès de sa mère malade que, comme chaque année, Gérard Alle a clamé aux vents iodés sa vision : "Une aventure de Léo Tanguy dans chaque foyer ! Un jour tous les bretons liront tous mes bouquins".
Redescendant quelques minutes plus tard, aussi auguste que Lebreton, Gérard Alle a serré quelques mains et même insisté pour en dédicacer avant d'annoncer la sortie d'un prochain opus rivant son clou au plagiaire président décédé : "Il a écrit La Paille et le Grain. Je vais sortir Le Chou et le Chen" .
Bref, un beau rituel qui redonne un peu de solennité au polar français, qui comme on le sait perd parfois en dignité, profondeur et sens de la pérennité.

Nouvelle campagne de recrutement de l'APF

Pascal Dessaint et Jean-Paul Jody ont accepté de se prêter bénévolement à un shooting pour les nouveaux visuels d'une campagne de recrutement et de mobilisation de l'APF, association pour le polar festif. Ces affiches couvriront prochainement les murs de tous les salons et festivals ainsi que ceux de quelques grands enseignes qui invitent régulièrement les auteurs à des rencontres ou signatures.
Si "prêter son image à une campagne qui connote quand même un peu", comme l'explique Jean-Paul Jody, "comporte toujours le risque que notre engagement soit mal interprété", il ne s'agit pour lui toutefois que "d'un geste militant, pour le bien de tous. Les gens veulent-ils des auteurs qui tirent la tronche ou préfèrent-ils les voir rire tous seuls ? Il leur faut se poser la question".
Pascal Dessaint se dit "très concerné. Il y a des dérives et si on laisse faire, que va-t-il se passer ? Faudra un jour qu'on se mette à distiller soi-même en coulisses ?"

Créée il y a quelques années par un collectif issu du polar, l'APF espère avec cette campagne recruter de nouveaux adhérents chez les jeunes auteurs de thrillers commerciaux plus enclins à "boire de l'eau et vendre des bouquins comme des carriéristes que faire les cons dans les festivals", déplorant une "perte des valeurs et traditions du milieu ; il est temps de sensibiliser les esprits".
Les membres de l'APF bénéficient de boissons supplémentaires au bar et à table sur présentation de leur carte ; l'APF ayant passé nombre d'accords avec les organisateurs de salons à partir d'un barême fixé depuis la DMG, dose minimale garantie et une liste de boissons labellisées APF. Comme dit un des membres du bureau : "Et c'est pas demain que vous y verrez figurer le Champomy".
Le montant de la cotisation reste modique, calculé sur la consommation de chacun, sachant que les déclarations de volume annuelles se font librement et sur l'honneur : "De toute façon, rares sont ceux qui jusque là ont déclaré avoir beaucoup picolé, mais il est vrai que trois adhérents sur l'ensemble permettent de financer à eux seuls nos frais fixes", révèle le service communication de l'APF.

[Chauve qui peut 2/3] La collection de crânes de polardeux de Jean-Bernard Pouy

Suite du dossier sur la calvitophilie frénétique de Pouy. Voici en exclusivité quelques photos déclassifiées de sa collection privée :

Alain Le Flohic (Président de la Fureur du Noir)

Marc Villard (Président des Habits Noirs)

Claude Mesplède (Présidant au dictionnaire ; faut attendre un peu)

Joseph Incardona (Président en Suisse)

Michel Chevron (Président de Citroën)

Jean-Paul Jody (Président dis donc, là dis donc)

Jean-Hugues Oppel (Président de nos gens sur Marne)

(Il manque entre autres Patrick Raynal, Gérard Alle et Philippe Huet, mais ceux-ci exigent des droits d'hauteur pour les photos du sommet de leur crâne).

Prochain billet : comment les polardeux pensent contrer la fascination de Pouy pour les chauves.