Pouy et sa méthode de divination

C'est Jean-Bernard Pouy (un auteur français de polar dont la particularité est d'être assez mal coiffé) et sa "Brève histoire du roman noir" (Editions de l'oeil neuf) qui a gagné le prix Maurice Renault 2009 (c'est un prix décerné aux essais concernant le polar en hommage à quelqu'un dont on ne sait plus qui c'est malgré le prix pour se souvenir de lui) de l'association 813 (813 serait une association comptant 813 membres) remis (*) lors de l'assemblée générale le dimanche 11 octobre 2009 au forum de la librairie (une librairie est un endroit où on vend des livres) de la Renaissance (allée Marc Saint-Saens à Toulouse métro Basso Cambo à gauche après Shop Salon, puis à droite après Kiloutou. Là, demandez au dealer qui est appuyé contre la porte de derrière de la Halle aux chaussures, près des voitures carbonisées : il sait où est le chapiteau).
Introduit par Nathalie Beunat, écrivain, traductrice et karatéka 23e dan formée par les moines Shao Lin de la révolution prolétarienne du 93 (Elle a menacé un jour Tata Rapporteuse de lui filer quelques atémis et coups de savates si elle apparaissait sur ce blog), Jean-Bernard Pouy explique sur cette vidéo à l'assemblée pourquoi il était écrit d'après les chiffres divinatoires qu'il devait obligatoirement gagner le prix.
Rompu à cet exercice (jadis, trésorier de l'association 813, il se prêtait à ce jeu pour présenter les comptes, qui tombent toujours justes) il avait pourtant cessé de le pratiquer il y a quelques années car le taux des SICAV en progression constante faussait ses calculs.
On voit apparaître aussi Stéfanie Delestré, directrice de collection du Poulpe (un animal humide, insaisissable même par les libraires) chez Baleine (un gros bestiau énorme, mais vide à l'intérieur) et Frédéric Prilleux, lieutenant-colonel dirigeant la médiathèque de Pordic (une médiathèque est un endroit où on vole des livres, comme dans une librairie, mais ils ne sont pas à vendre).
A noter que Delestré, Pouy et Prilleux sont membres des Habits Noirs, autre association qui gesticule autour du polar et se tape l'incruste chez 813 quoique les tournées générales y soient plus rares.


Une belle cérémonie qui a été hélas entachée par le vol de la visière de la casquette de Claude Mesplède, dépouillée par un junkie toulousain en quête de n'importe quel butin pour se payer sa "dauze" derrière le Bricorama (photographie ci-dessous mains en l'air, au moment où l'individu menace de le vitrioler en lui projetant du champagne 813).


(*) le principe démocratique permettant de décerner les prix 813 est original : chacun des membres écrivains vote pour lui sur le formulaire, puis remplit les cases un peu au hasard ensuite. Les autres membres de 813 qui n'ont pas sorti de livres cette année là ne votent pas ou peu, seulement si un des membres écrivains les a tannés pour qu'ils votent pour lui. Il peut arriver sinon que le dernier livre ou film sorti la veille de la clôture du scrutin soit le plus cité, tout simplement parce que c'est celui dont les membres se souviennent le mieux. A gagner : du champagne, -mais pas trop car il faut consommer avec modération, hein.

[SCOOP] Dance for Huet

Comme tout mouvement sectaire, les "Habits Noirs" ont des rituels très codifiés.
Rituels liés à la neutralisation des pratiques des autres sectes (1), rituels de vie (liés à l'absorption en quantité conséquente de boissons macérées aux vertus considérées comme tonifiantes), rituels de mort (ils se livrent à des lectures de thrillers de Chattam ou Thilliez pour atteindre des états limite de consternation, proche de la transe), rituels dits des grands moments de la vie (2), etc.
Parmi toutes ces pratiques on notera la "danse de la santé" qui ferait le miel des ethnologues. Ce rituel envié des autres sectes (dont le nombre d'adhérents très âgés diminue à chaque grippe hivernale) est rare et toujours pratiqué de façon spontanée et secrète.
Or, le dernier événement en date de ce genre, qui s'est déroulé très récemment, a été filmé à la sauvette par un vigile de l'aéroport d'Orly, dimanche 4 octobre 2009, vers 22 h !
Ta Tata a pu se procurer ce document, qu'il faut recentrer toutefois dans son contexte :
Philippe Huet ici présent sur la photographie (3) a été atteint le 3 septembre à Pau d'une quadruple sciatique bivalente à effet paralysant endogène dans la même jambe ! Cet ancien journaliste, baroudeur hardcore et casse-cou no limit (4), quoique grand sportif (5) a tant souffert de son affection qu'il a dû se réfugier à l'hôtel et n'a pu signer que 320 livres le week-end au lieu des 500 habituels.
Le dimanche soir à son arrivée à Orly, son épouse est venue le chercher en hélicoptère (6) alors que, la jambe aussi raide que le bilan prévisionnel des Editions Baleine, il marchait avec de grandes difficultés.
C'est pourquoi, très chagrinés par ce qui arrivait à un membre éminent du roman noir français, les Habits Noirs présents à ses côtés lors du festival de Pau se sont livrés en attendant le jetbus d'Orly à une "danse de la santé" pour guérir leur ami. Cela consiste à "mimer le Huet pour que le démon sciatique s'en aille".
Sur ce document vidéo exceptionnel ci-dessous on distingue donc : Clémentine Thiébault, Alice Varenne, Caryl Ferey (7) et Jean-Bernard Pouy... Il paraît que Huet, depuis, va beaucoup mieux...
(1) Par exemple, la secte des Habits Noirs dépense tous ses fonds "pour inverser" disent-ils "les ondes négatives" issues de la pratique de la secte des 813 consistant à accumuler de l'argent sans fin pour le laisser dormir sans que cela ne profite au développement du genre.
(2) Par exemple tout nouvel auteur est accueilli à bras ouverts. Hélas parfois certains ne s'en aperçoivent pas et finissent par baver n'importe quoi dans des torchons.
(3) Ici dans l'avion alors qu'il se rendait au festival "Un aller-retour dans le noir" à Pau (2 au 4 octobre 09), Philippe Huet lit un journal lénifiant afin de calmer ses accès d'aéromarcvillardose, une maladie incompréhensible qui se répand chez les auteurs de romans noirs et qui leur fait éprouver une peur panique de l'avion. Le plus atteint, Marc Villard, l'est à un point tel qu'il aurait cassé la figure à 43 journalistes lors d'une conférence de presse tout simplement parce que l'un d'eux avait employé l'expression "vous écrivez des romans aussi épais qu'un sandwich d'Air France".
(4) Il a couvert le Tour de France avec Antoine Blondin. Les lecteurs cultivés (ta Tata doit en avoir, tout de même), apprécieront.
(5) Il est avant-centre de l'équipe du Lobster extrem fighting Club de Cherbourg. Le Lobster extrem fight est un sport de haute dangerosité consistant à assommer à poings nus, puis à décapiter avec les dents sous l'eau les homards mutants irradiés par la centrale de Flamanville, à cette pointe du Cotentin.
(6) Ce couple d'auteur touche quelques droits d'auteurs qui lui permet de s'en sortir modestement. La musique de Wagner émise par les hauts-parleurs de l'hélico est tout de même diffusée par un poste Bang et Olufsen.
(7) Auteur entre autres de "La jambe gauche de Joe Strummer" à la Série Noire. Ce n'est pas un hasard...

Jean-Paul Jody définitivement parano

Jean-Paul Jody, celui qui était déjà réputé pour être un des vendeurs de romans paranos les plus difficiles à gérer du roman noir français (il refuse parfois qu'on lui achète ses livres, de peur que son texte soit mal interprété, voir cette photographie prise à Rennes l'an dernier aux côtés de Perrine Le Querrec) vient de définitivement péter les plombs à l'occasion de la sortie de son dernier thriller parano, "La route de Gakona". Cet opus raconte comment, en gros, on détraque le climat et pourquoi les nuages nous veulent du mal (voir les trailers qu'il a réalisé lui-même pour être sûr que le message passe bien). On voit le genre... La confiance règne !
On murmure d'ailleurs qu'au Seuil on ne sait plus trop comment gérer cet auteur qui voit donc le mal partout et serait en train de relire un par un les 15 000 exemplaires de son premier tirage pour voir si on y a pas fourré des messages subliminaux !
Bref, c'est du Da Jody Code...