Si tu savais comme ta Tata est fière ! Elle a des images du prochain Julie Lescaut à te montrer en exclusivité mondiale ! Et ça beau être la dix-huitième saison depuis 1992, Julie Lescaut elle court toujours ! (Enfin, quand je dis elle court, c'est une façon de parler, tu vas voir).
Figure-toi que ta Tata habite dans une impasse de Paris juste en face de chez des gens qui louent régulièrement leur local pour que la tévé y tourne des scènes, devant ou dedans ! Et depuis trois ans au moins ta Tata a vu depuis sa fenêtre comment travaille la télé et la façade d'en face a dû passer au moins dans trois ou quatre téléfilms ces dernières années. Faut dire que je les comprends, parce quand on trouve un décor vraiment sympa et joli, pourquoi ne pas l'utiliser plusieurs fois ? Ils ne sont pas fous à la tévé. C'est des vrais professionnels qui savent bien ce qui plaît aux gens et ce qu'il leur faut.
Cet été ta Tata était inquiète : ça a valsé dur dans la tévé. Les directeurs de fiction virés, l'audience qui se cassait la figure, plus de parts de marché du tout... Les gens de la tévé qui disaient : "fini la télé de merde, on va se renouveler et avoir de l'imagination, tout ça". Alors ta Tata elle a eu peur, comme les 11 millions de personnes qui regardent Julie Lescaut, que sa série préférée disparaisse ! Qu'est-ce qu'il leur prenait à la télé ? Tata elle veut bien laisser son cerveau à Coca-Cola et se taper des trucs sopo : elle aime ça.
Heureusement ce vendredi matin 18 octobre, ta Tata a pu constater que rien ne change (déjà, elle s'en doutait car elle a un neveu et une nièce qui bouinent en ce moment dans la tévé et qui se sont aperçus comme ils disent "qu'on y croise toujours les mêmes sans idées qui veulent des trucs à l'américaine, mais pas trop dérangeants et tournés à Courbevoie avec un budget mini" ) et surtout, ouf, Julie Lescaut n'est pas arrêtée. Parce que les Derrick, elle les a tous vus (ou dormi devant), alors hein... et puis la fille de Navarro ça n'a pas duré malgré le super scénario du pilote passé en douce en juillet (*)
Bref, tout va bien, Julie Lescaut continue et ta Tata du coup elle a des scènes en exclu ! Un de ses neveux a filmé à travers ses carreaux sales pour la discrétion, mais ta Tata ne résiste pas : il faut qu'elle te montre ça.
(*) elle est avocate la fille de Navarro et elle enquête quand même comme son père le flic. Son premier client est son frère caché délinquant, ils réalisent cette incroyable coïncidence et ils retrouvent leur mère amnésique tous deux dans un asile et Roger Hanin qui a débarqué à la fin leur a révèlé toute l'histoire qu'on ne savait pas sur la mère cachée ! : "Ton client est ton frère et ta mère est ta mère et moi je suis ton père et tu es la soeur de ton frère !". Ils se sont tous tombés dans les bras. ta Tata elle en pleurait.
En fait, il y a eu plusieurs prises de la scène en extérieur : Véronique Genest (C'est la rousse. Clique sur la photo pour la voir en grand qui révise son texte en téléphonant) fait quelques pas devant le local. Faut dire que c'est pas une scène facile. Faut marcher droit devant la caméra en faisant comme si elle n'était pas là (la caméra). C'est ainsi qu'on voit tout le travail genre actor's studio. Dommage que mes vitres n'étaient pas nickel, mais j'espère que tu vas te rendre compte de la difficulté qu'il y a à jouer. Surtout que Véronique Genest était sacrément impressionnante a improviser comme ça, à rester concentrée dans son personnage, entre deux coups de fil qu'elle recevait sur son portable ou les SMS qu'elle envoyait (à des fans sans doute. Elle est sûrement très sympa. Ca s'entend à son rire).
Voici le premier film. On sent la pro car elle tire sur sa chemise avant de se lancer. Toujours le souci du détail :
Ils ont dû faire du beau boulot. Belle lumière et tout. On n'est pas dans les trucs kitsches et ensoleillés à l'américaine qui gesticulent tout le temps. Au moins, ça c'est de la réalité. D'ailleurs Genest, hé bien je trouve qu'elle bouge comme ta Tata. Elle est donc proche des gens et c'est bien pourquoi son succès est mérité. Et en même temps, on ne peut pas dire : il y a de la tension, c'est bien du polar, presque du frileur.
Le perchiste fait un boulot difficile, tu as vu ? Remarque, tous, hein, ils se donnent à fond. Ils étaient quatre camions bloquant deux rues et une vingtaine toute la journée à piétiner et boire des cafés en mangeant du cake. Ce ne sont pas des métiers de tous repos et on comprend pourquoi ça coûte cher à fabriquer quand on veut de la qualité France.
Dans le deuxième film ci-dessous (il y a eu d'autres prises, mais mon neveu n'a pas voulu passer des heures à tout filmer. Il a trouvé avec son esprit à toujours tout critiquer que c'était "déjà assez chiant comme ça") on voit que Véronique Genest incarne déjà plus son personnage (depuis 1992 elle devrait être à l'aise pourtant, mais ça doit être ça de se remettre toujours en cause), car elle est davantage dans le dialogue et le regard avec son partenaire.
Non mais regarde si c'est pas beau (c'est de l'exclu Tata !) :
Après ils ont placés des projecteurs extérieurs pour éclairer à travers les vitres (photo du haut) et tourné en intérieur chez le voisin d'en face. Frustrée, ta Tata n'a pas pu en voir plus. A 18 heures, tout le monde a remballé et les camions sont partis. Tu me diras, c'était pas le tournage d'Apocalypse Now, mais quand même ta Tata est fière d'avoir vu ça et en sus de pouvoir te le montrer.
Tu te rends compte ! Bientôt sur ton écran tu verras le local du voisin de Tata ! Je sais, ça va être long ! Mais tenons bon et patientons, car franchement, ça vaut le coup et c'est pas tous les jours qu'on voit la création française à l'oeuvre !
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