"Mais où sont les neiges d'antan ?" chantait Villon. Alors qu'ils sont nombreux encore, dans le monde des écrivants, à courir les honneurs, les vanités de postérités résistibles et oubliables à travers de futiles hochets académiques, des médailles cacaotées, des prix de gendelettres d'une désuétude finie, il conviendrait sans doute de s'interroger sur la postérité en ce qu'elle a de synchrone ou non avec son époque. Bref, quels sont les vrais signes de la reconnaissance aujourd'hui, octroyés par une société de culture massifiée apéritive, consummériste frénétique et désincarnée, vide de sens, dans une fuite ontologique toujours plus apéritive et festive ?
La gloire, la vraie, c'est peut-être aujourd'hui ce qui vient d'arriver à Jean-Bernard Pouy : l'apéricube goût jambon, rituel des soirées entre lecteurs de Télérama et autres happy few culturels qui se posent des colles pour oublier l'ennui et la vacuité de leur propre conversation.
Aujourd'hui le cube de la Vache qui rit, demain les camemberts du Trivial Poursuite ?
(cliquez sur les images pour lire en grand format).
Qui demain sera goût saumon, olive, paprika ? Qui sera goût nature ? Quel autre auteur atteindra cette postérité de son vivant ? Mesdames et messieurs les écrivants, prenez-en de la cacahouette. Le mâle dominant dans le pré carré de la littérature prête à tartiner, c'est Pouy. Faites-mieux : du moins essayez.
1 commentaire:
Le style, c'est ce qui reste quand le fond fond.Et JiBé sait de quoi il parle, même la bouche malaxant du fromage fondu.
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