Pouy : "il est temps de taper sur la table"


C'est un Jean-Bernard Pouy plus pugnace que jamais qui s'est produit en "performance" ce jeudi 6 mai dernier à La Librairie du Coin de Châteaudun.
Les nouveaux credos de l'auteur dont la créativité est décidément telle un puit de pétrole sans bouchon dans l'océan du marasme intellectuel sont ceux, inattendus, du tapage littéraire et des conditions de travail : "Le bouquin c'est foutu. Ca ne se vend plus. les gens lisent de moins en moins, les éditeurs sont à la ramasse", estime-t-il. "Par ailleurs, y'en a marre de répondre à des questions. Tout ça c'est du blabla. Il faut des gestes".
Sa solution pour les conditions de travail des écrivains : "agir non pas sur les marges comme les trotskistes, mais par en dessous, sur ce qui se trouve en dessous le livre". Et de faire une démonstration étonnante, quelque peu lacanienne : "Il est temps pour les auteurs de taper sur la table, et taper fort pour dire ce qui ne va pas dans cette chierie de société, ce qui ne va pas en littérature... Taper sur la table pour se plaindre de notre condition ; taper sur la table pour vérifier que le mobilier fourni pour les dédicaces constitue une base suffisamment solide pour présenter nos productions... car sans base saine, pas d'évolution possible".
Joignant le geste à la parole, il a accompli le geste métaphorique de ce qu'il considère comme un "manifeste frappé au coin du bon sens" devant une assemblée fascinée, et ce, durant près de 45 minutes. Une performance qu'il estime positionnée entre le manuscrit et le tapuscrit. "C'est du tape et crie, du tape-écrit ! Bref, move ton body ! Laisse parler ton corps 12"
Les participants à cette démonstration ont paradoxalement apprécié le côté répétitif de la démonstration : "Plus il cognait, plus son message me rentrait dans le crâne", a avoué une spectatrice hypnotisée et désormais convaincue par cette nouvelle approche du rôle de l'écrivain dans la cité et cette manière inédite de diffuser le propos littéraire. "Je pense que je reviendrai le voir taper sur une chaise comme il l'a annoncé. Il veut qu'on comprenne bien sur quoi le travail des auteurs s'assied".
De son côté, Jean-Bernard Pouy est assez content de cette première : "J'ai tapé des parties de mon dernier roman en morse, mais je ne sais si tous les lecteurs maîtrisent cette langue. On risque en un premier temps d'avoir des problèmes, non pas pour se faire entendre car ça fait quand même un barouf pas possible, mais pour se faire comprendre. Par ailleurs, je me suis fait mal au poignet et pour dédicacer ensuite, c'est compliqué. Ma méthode est prometteuse, mais reste donc à peaufiner".
D'autant que le bougre à d'autres projets déclinant ce concept qui il l'espère se répandra rapidement dans le milieu des auteurs de romans coup de poing : "taper sur les éditeurs, les libraires, et enfin les lecteurs".

3 commentaires:

Claude Le Nocher a dit…

"Le bouquin s'est foutu" écrit la rapporteuse ? De kismoktelle ? Sûr qu'havé défôte d'ortograf çakom, cfoutu...
Ah, que si on avait un Mitterand à la Culture, que ça se passerait pas comme ça, bande de gâcheurs d'idées neuves !
Quant à taper Dutable avec les poings, non ! Je le connais bien, ce gentil Dutable, un garçon paisible comme tout, il mérite pas ça. L'ignoble POUY n'hésite pas à frapper les plus faibles que lui, comme toujours !
respectent rien, ces zazous !

Ta Tata a dit…

Aaargh. La faute est corrigée. Merci.
Ta Tata

voyance en ligne a dit…

Tu touches un point sensible là en effet je pense aussi que c’est un manque de confiance en moi.