Thierry Crifo, en très grande forme lors du festival "Rue des Livres" de Rennes ce week-end des 21 et 22 février a décidé de continuer son irrésistible ascension (un film adapté de "La Balade de Kouski" sera bientôt sur le petit écran, entre autres) en se lançant dans la mode, à l'instar des rappeurs à succès. C'est ainsi qu'il a révélé sa collection de street wear, nommée "Fashion Crifo's Polar Wear pour Hommes".
"Le polar est désormais partout. On se lève polar, on mange polar, on picole polar, on regarde des films polar, on lit des polars... J'ai eu une révélation : puisqu'on devient tous polars, pourquoi ne pas s'habiller polar?" Une idée simple, évidente, mais que d'aucun n'avait eu et qui, on lui souhaite, lui assurera une notoriété au-delà de Pigalle, où il habite et défile dans les rues pour exposer ses créations "à l'arrache". "C'est un way of life, s'tu veux", résume-t-il.
Les Fashion Crifo's Polar Wear pour Hommes se veulent signifiants : "En effet, le polar, ce n'est pas que de la gesticulation, c'est aussi du sens : personne ne songerait à mettre ses fringues à l'envers, comme lire un livre à l'envers ou regarder un film derrière la télé. Dans le polar, il y a la notion de sens, c'est indéniable", explique-t-il, parfois emporté dans sa fièvre créatrice. "Comme tout bon polar, le concept Fashion Crifo's Polar wear pour Hommes dit quelque chose sur son époque, sur nos vies, la société. Il montre aussi parfois les dessous, et je vais lancer d'ailleurs aussi une gamme de révolutionnaire de sous-vêtements à porter par dessus, comme des slips kangourous-holster : c'est ça le polar, montrer, dénoncer ce qui est caché, mettre les choses à jour".
Le modèle présenté ici est composé de 4 éléments :
- Des chaussures caterpillar : "Une évocation de la marche nécessaire pour mener à l'accomplissement de soi dans la boue du réel."
- Un pantalon de treillis type "stock US army" : "La ville, lieu du polar, tourne à la guerilla urbaine, politique. C'est Asphalt jungle pour tous. Nous sommes tous des sous-commandants Marcos dans la forêt de Lacandone, sauf qu'on doit se fringuer pour aller aussi chez Shopy."
- La veste noire à légères rayures grises : "Une évocation des films de gangsters, mais aussi le maintien, la classe germanopratine que doit revendiquer le polar qui n'a plus à céder au rang d'infra littérature."
- Le manteau "pied de poule" : "C'est plutôt pied de poulet... le flic, bien sûr, omniprésent dans les romans! La poule, c'est la femme fatale, la maîtresse du mafieu... Par ailleurs, il y a avec ce manteau une dignité dans laquelle se draper, une allusion batcave et rock et c'est aussi ne l'oublions pas, le manteau prolétarien, l'origine roots de la parole populaire qui se lève tôt -en tout cas plus tôt que moi- pour l'usine et je tiens à cette proximité. Pour le rock, ce sont mes racines, je viens de là, je viens du bloc, -contrairement à ce qu'on prétend parce qu'une fois j'ai chanté du Sheila et autres yéyés dans un festival".
Concernant des projets de "Fashion Crifo's polar wear pour Femmes", c'est aussi dans les cartons. Le créateur en est déjà à effectuer des castings de mannequins -et il incite d'ailleurs les candidates à se faire connaître.
Personnage adulé dans le milieu du polar français, Thierry Crifo, qui a pris jadis de nombreuses vestes avant d'être habillé par le succès, nous incite donc aujourd'hui à aller nous rhabiller. Sans doute fera-t-il des émules... Quoiqu'il en soit, c'est un signe indéniable de bonne santé du milieu ; on ne peut que le féliciter de son initiative et lui souhaiter une réussite qui sera amplement méritée.
1 commentaire:
J’aime beaucoup les sujets que tu traites, qui semblent tellement simples et habituels pour nous blogueuses qu’on ne pense même pas à en faire un article.
Enregistrer un commentaire